La Grande Roue
de Laroque-Timbaut
La date de sa construction n’est pas connue, 1948 pour certains,
plus tard pour d’autres mais une chose est sûre c’est qu’en 1875 elle
fonctionnait. L’eau en ce temps était précieuse, il fallait souvent al-
ler la chercher à la source c'est à dire en bas du village et la monter,
c’était la fameuse core d’eau.
Pour y remédier et assurer l’eau potable au cœur du village, un
système ingénieux fut mis en place, à savoir qu’à partir d’une source,
il a été installé une roue à aubes de 6 mètres de diamètre composée
de 7 rayons pesant environ 10 tonnes, et de 160 godets de 1.5 litres
de contenance. L’eau qui alimente les godets provient d’une source
située à 50 mètres, qui traverse un bassin et se dirige par un petit ca-
nal jusqu’à la roue.
Cette roue actionne deux pistons en bronze. En amont de la roue une conduite d’eau ali-
mente la chambre de l’un des pistons pendant que l’autre expulse l’eau vers une canalisation
qui conduit l’eau jusqu’en haut du village, 50 tres plus haut dans un réservoir d’environ de
170 m3 qui n’est autre que le donjon du château. Ensuite l’eau alimentait 9 bornes fontaines
réparties dans le village et ceci jusqu’en 1948 date de la construction du château d’eau actuel et
l’installation du réseau d’eau avec compteur individuel.
Ce magnifique mécanisme dont il ne reste que trois exemplaires en France a repris du ser-
vice en 1992 grâce au travail bénévole de trois Roquentins amoureux de mécanique, que nous
remercions, à savoir Messieurs Jean Bélliard, Ange Portolan, René Rigaud. Ils ont enlevé tout
le calcaire présent sur la roue et dans les godets, ont démonté, graissé les pistons, contrôlé les
canalisations. Après six mois de travail, quelle ne fut pas leur satisfaction de voir tourner la
roue, les godets se remplir et voir l’eau sortir d’une canalisation via la pompe refoulante.
L’eau est devenue source d’énergie et source de vie. Mais cette eau délivrée aux bornes fon-
taines n’était pas gratuite, elle avait un coût pour les habitants. Une commission du système
hydraulique fut mise en place et a déterminé le prix de l’eau en fonction des quantités qu'il
était autorisé à soutirer. En 1894, par exemple le prix annuel de l’eau était de 1,5 franc pour la
première personne d’un foyer et de 1 franc par personne supplémentaire, cheval 1.5 franc,
bœufs ou ânes 1 franc, aubergistes 5 francs, couvent 6 francs, épiciers, bouchers, coiffeurs, 2
francs, boulanger 20 francs. Il était proportionnel à la consommation d’eau. Cette commission
qui était chargée d’assurer les prélèvements était également chargée de sélectionner la société
qui avait un cahier des charges très précis pour assurer l’entretien de la roue car elle marchait
en continu et nécessitait une surveillance constante.
Circuit et visite de la grande roue hydraulique: Pour la découvrir, il faudra faire le chemin
inverse de l’eau. Passer sous la tour de l’Horloge qui était la porte principale du village médié-
val et empruntait la rue du Lô. Puis vous vous arrêterez au donjon. A l’origine cette salle basse
ne comportait pas d’ouverture seule une trappe y donnait accès depuis la salle du seigneur
avec cheminée imposante, fenêtre à meneaux située au dessus. On y accédait par un escalier
extérieur. De la salle du seigneur un escalier taillé dans le mur permettait l’accès à une terrasse
de défense avec mâchicoulis. Puis juste après, sur votre droite, une partie du château. Vous
poursuivrez votre chemin en longeant des maisons très anciennes les unes en cours de restau-
ration et d’autres dans un triste état. Vous descendrez ainsi par un étroit chemin creusé dans le
rocher pour rejoindre la route qui mène sur votre droite, à la source, au bassin (qui servit de
piscine dans les années 50), au petit canal pour finir par la grande roue. Pour revenir, vous
pouvez emprunter le même chemin ou prendre la route qui monte le long des fortifications et
rejoindre la halle. (source: https://www.patrimoineetculture47.com)
Illustration de la Grande Roue -->